À 29 ans, il gagne plus de 200 000 $ avec un DEP

Ses études en vente-conseil et représentation l’ont mené jusqu’à un poste de directeur d’équipe

À 29 ans, Étienne Parent dirige une équipe de vente de sept personnes et gagne plus de 200 000$. Tout ça, grâce à une formation professionnelle d’un an qui lui a coûté… 250$.

«On peut dire que ç’a été un bon investissement», lance-t-il en riant.

Celui qui rêvait d’être psychologue lorsqu’il était ado s’est toutefois buté à plusieurs échecs avant de se tourner vers la formation professionnelle. Son passage au collégial fut assez catastrophique, raconte-t-il. 

«Ça ne s’est vraiment pas bien passé au cégep. J’ai fini par décrocher à quatre reprises. Dans ma tête, il fallait que je le réussisse. Je n’avais jamais été poussé faire autre chose qu’aller au cégep et à l’université.»

Lorsqu’il se résigne à abandonner, Étienne ne sait plus trop où se diriger. Après avoir été refusé dans l’armée, le jeune homme poursuit ses recherches et découvre une formation professionnelle en vente-conseil et représentation au Centre de formation Samuel-De Champlain, à Beauport, où il décide de s’inscrire.

«Quand on pense à des DEP (diplôme d’études professionnelles), on pense souvent aux métiers physiques, comme en construction. Mais il y a plein d’autres DEP qu’on ne connaît pas où il y a beaucoup de contact avec les gens», dit-il.

Convaincre ses proches

Mais Étienne doit convaincre son entourage, où la formation professionnelle n’est pas bien vue. Le défi sera grand. «Mes parents ont très mal réagi, raconte-t-il. Ils ont refusé de payer mes études, ils n’étaient vraiment pas contents.»

Un an plus tard, après avoir complété sa formation, il commence à travailler comme conseiller-vendeur dans un magasin d’électronique. De fil en aiguille, il se fait offrir différentes opportunités qui l’ont mené jusqu’à un poste de directeur d’équipe dans une entreprise québécoise en technologie de l’information, qu’il occupe depuis 2021.

Son salaire est maintenant bien au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer il y a quelques années. «Avant de faire le DEP, je me disais: si j’ai une job à 25$ de l’heure, c’est correct, ça va être ça ma vie et je vais être content. Maintenant, je regarde en arrière et il n’y a plus grand-chose que je peux souhaiter de plus que maintenant», lance-t-il avec un grand sourire.

Ses parents, de leur côté, ont complètement changé d’avis sur la formation professionnelle. «Maintenant, ils parlent des DEP aux petits cousins dans ma famille élargie, ils me citent en exemple… Ç’a vraiment changé leur vision», dit-il.

Étienne est aujourd’hui convaincu que la formation professionnelle gagnerait à être mieux connue et surtout, davantage valorisée.

«Contrairement au cégep, dans une formation professionnelle, tous les jours on apprend quelque chose qui va nous servir pour le reste de la vie. Quand on le fait, on sait pourquoi on le fait et c’est motivant. On ne se dit pas: je n’ai pas besoin de ce cours-là », affirme celui est qui mentor chez Academos, un organisme qui met en relation des jeunes avec des professionnels et travailleurs passionnés par leur métier.

Même s’il côtoie chaque jour des collègues qui ont des diplômes universitaires, Étienne ne ressent plus le besoin de franchir les portes de l’université pour avoir l’impression d’avoir «réussi» dans la vie. 

«Je suis fier de m’être rendu où je suis, avec ce que j’ai, et de montrer à mon entourage que même si je n’ai pas trop d’études, je peux réussir. Et je me dis que si j’ai été capable de me rendre ici avec ce diplôme, je suis capable d’aller encore plus loin.»

UN SALAIRE QUI PEUT PROGRESSER RAPIDEMENT

Le succès que connaît Étienne Parent n’est pas une exception, selon son ancien prof, Carl Baribeau, qui enseigne toujours en vente-conseil au CFP Samuel-De Champlain.

«Dans la représentation commerciale, des anciens étudiants qui font des salaires dans les six chiffres, on en a beaucoup», affirme-t-il.

Or selon les données du ministère de l’Éducation, le programme de vente-conseil est loin d’être l’un des plus payants: un an après la fin de leurs études, les diplômés gagnent en moyenne 37 000$, alors que le chèque de paye peut être deux fois plus élevé pour d’autres diplômés. 

La progression salariale peut toutefois être assez rapide dans ce domaine, surtout pour ceux qui ont une formation spécialisée, affirme M. Baribeau.

«Moi je leur dis: ne faites pas ça pour l’argent et vous allez en faire», lance-t-il.